Jean-Baptiste de VARAX
Élève avocat au sein du Cabinet JEANTET à Genève
Droit fiscal et Droit financier
DJCE de Lyon, promotion 2013
• Question 1 : Quel a été votre parcours, depuis que vous avez quitté le DJCE de Lyon ?
En même temps que je préparais le CRFPA j’ai eu l’opportunité de rentrer comme juriste au Secrétariat Général de l’Autorité de Contrôle Prudentiel et de Résolution. Cela m’a notamment permis, au-delà de l’approfondissement de mes connaissances en droit financier, d’acquérir une culture financière et une connaissance de l’Administration « vue de l’intérieur ». Dans le même temps, j’ai pu bénéficier du régime salarié de l’école de formation des barreaux de la Cour d’appel de Paris. Mon activité professionnelle m’a permis de valider mon PPI.
Je suis actuellement en stage final au sein du cabinet Jeantet à Genève.
• Question 2 : Qu’est-ce que le DJCE de Lyon vous a apporté ?
Le DJCE de Lyon m’a appris à raisonner de manière « décloisonnée ».
L’apprentissage du droit se fait trop souvent « en cheminée ». Nous l’appréhendons matière par matière : droit des obligations, droit des sociétés, droit fiscal. Ce passage est nécessaire mais il présente le risque de cloisonner le raisonnement. Or dans la pratique professionnelle toutes ces matières sont étroitement imbriquées. Le DJCE de Lyon favorise un raisonnement global sur une situation et donne les clefs pour en appréhender les conséquences dans les différentes branches du droit de l’entreprise.
Le DJCE de Lyon m’a également donné des bases solides en comptabilité. Si la matière a pu me sembler aride, je réalise aujourd’hui à quel point elle est indispensable pour qui travaille en droit des affaires. Cette « sensibilité » financière est précieuse pour communiquer notamment avec les autres partenaires de l’entreprise : experts comptables, banquiers, investisseurs…
Enfin le DJCE de Lyon ouvre les portes d’un vaste réseau, dont j’ai pu mesurer l’efficacité à plusieurs reprises.
• Question 3 : Quelle vision avez-vous de ce diplôme ?
Au risque de paraphraser le professeur Blanche Sousi, je dirais que le DJCE allie le meilleur du monde de l’Université et de celui des Grandes Ecoles.
De l’Université le DJCE a retenu l’importance des enseignements fondamentaux (droit des obligations, droit commercial, comptabilité) et la primauté du mérite sur l’argent.
Le DJCE a su éviter la multiplication des « gadgets périphériques » dont les écoles de commerce sont coutumières, du type : « le management 2.0 » où l’on passe trois heures pour expliquer que le moteur des personnes est le désir de reconnaissance et que le bon manager est celui qui sait y répondre dans l’intérêt de l’entreprise.
Le régime général de l’obligation peut apparaître plus aride, mais il sera plus utile « au pied du mur » que le séminaire sur le « management 2.0 ».
Le DJCE cultive également la primauté du mérite sur l’argent. La qualité de la formation qui y est dispensée pourrait justifier une participation financière conséquente. Pourtant le coût supporté par les étudiants en fait une formation accessible.
Des Grandes Ecoles le DJCE a retenu l’importance de la proximité avec les entreprises ainsi que la nécessité de créer et d’entretenir un réseau.
La proximité passe par les enseignants, pour la plupart praticiens du droit, mais aussi par les possibilités de stage qui sont offertes.
La création et l’entretien du réseau se marque par l’existence d’un annuaire et d’événements, mais elle tient d’abord à la qualité de ses membres et au rôle prépondérant de Roselyne qui a su trouver le juste (et difficile !) équilibre entre silence et communication, de telle sorte que le message qu’elle transmet soit toujours audible.
• Question 4 : Eventuellement, avez-vous un souvenir particulier ou une anecdote à raconter à propos de vos années au DJCE de Lyon
Les intervenants du DJCE de Lyon allient avec brio l’exigence et la bienveillance.
Je me souviens d’un cours de droit bancaire avec Me Lionel HANACHOWICZ, par un petit matin d’hiver. Le cours avait été avancé à 7h30, contre 8h habituellement. Me HANACHOWICZ nous fit observer que nous n’étions pas très réveillés. Il nous invita alors à prendre un café dans un bistrot voisin, dans lequel le cours se poursuivit.
Les intervenants mettaient également beaucoup d’importance à nous transmettre « ce qui ne se trouve pas dans les livres », avec des raccourcis parfois saisissants : « il y a deux erreurs qu’un dirigeant ne doit pas commettre : se porter caution personnelle de son entreprise et coucher avec sa secrétaire ».
• Question 5 : Et pour finir, quel(s) conseil(s) donneriez-vous aux étudiants du DJCE de Lyon ?
– En toutes circonstances cultiver l’exigence et la bienveillance, tant à l’égard de soi qu’à l’égard des autres
– A court terme être tout particulièrement attentifs aux cours de comptabilité et d’analyse financière
– A long terme aiguiser sa curiosité intellectuelle et faire ce que l’on aime !